Présentation

Prijedor, commune du nord ouest de la Bosnie, comptait 112 543 habitants en 1991. 43,85% de la population se déclarait bosniaque ; 42,27% serbe ; 5,73 % yougoslave ; 5,61% croates, 2,54% autre.

Omarska, Keraterm, Trnopolje, dans ces anciens camps de concentration situés dans la région de Prijedor des milliers de personnes ont été affamés, torturés, tués. Et pourtant, aujourd’hui, 19 ans après, rien n’indique que ces lieux en apparence paisibles, sont en réalité des témoins silencieux d’atrocités commises en 1992.

La lutte pour la mémoire s’annonce longue et difficile.

Le 26 mai 1992, les camps de concentration d'Omarska, de Keraterm et de Trnopolje ont été établis. À la fin du mois d'août 1992, tous les villages bosniaques et croates ont été nettoyés ethniquement. La population a été emmenée dans ces camps de concentration, où elle a été déportée hors du territoire sous contrôle serbe ou exterminée. Leurs biens ont été saisis, volés ou détruits.

La base de données de l'Association des Femmes de Prijedor "Izvor"  énumère 3177 tués et disparus de Prijedor dont 100 enfants et 262 femmes.

Environ  2 200 corps et parties de corps des citoyens disparus de Prijedor ont été exhumés.

Les corps ont été découverts  dans 59  fosses communes et plusieurs centaines de tombes individuelles. Les charniers ont été  cachés dans huit municipalités différentes et 4 corps ont été retrouvés en Croatie.

Prijedor est aujourd’hui une municipalité qui compte beaucoup de personnes disparues :

*  1 898 personnes identifiées
*  1 279 victimes non identifiées
*  200 corps de plus trouvé et non identifié

En Bosnie on compte aujourd’hui 8 000 personnes disparues.  

Prijedor est aussi une municipalité avec beaucoup de prisonniers de camp ayant survécus :

*  Plus de 30 000 personnes sont passées par les camps de la mort de Prijedor
*  Ces anciens prisonniers n'ont toujours pas de statut ou d'indemnisation

La ville avec le plus de criminels de guerre :

*  Un total de 32 personnes de Prijedor reconnu coupable de crimes de guerre dans tous les tribunaux
*  Tous ensembles condamnés à un total de 489 ans de prison.

Pour 1/3 d’entre eux la peine a été réduite voir ils ont été relâchés.